La première naissance que j’ai photographiée était incroyable à bien des égards. Je pense que chaque naissance est puissante à sa manière, mais celle-ci occupera toujours une place dans mon cœur. Avril est la coiffeuse de mon petit ami et c’est techniquement comment nous nous sommes rencontrés.
Photographier sa césarienne est ce qui nous a vraiment rapprochés en tant qu’amis. L’histoire d’Avril est celle d’un underdog. Son enfance a été marquée par des abus mentaux, physiques et sexuels de la part de sa mère et de sa famille. Cela l’a ensuite conduite à son diagnostic de trouble de stress post-traumatique dissociatif complexe (CD-PTSD).
Le CD-PTSD se produit lorsque des couches et des couches d’abus psychologique sont infligées à un enfant. Elle a également été diagnostiquée avec plusieurs autres maladies, y compris un trouble sanguin rare, l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques et, plus dévastateur, l’infertilité. Avril attribue la plupart de ses diagnostics au CD-PTSD de son enfance. Malgré tout ce qu’elle a enduré, elle aurait facilement pu se refermer sur elle-même.
Cependant, elle a plutôt utilisé son traumatisme comme carburant pour son propre feu. Elle sait au fond de son cœur que grâce à la thérapie et à l’autoguérison, elle a ouvert un espace pour que son bébé arrive. Avril n’a pas laissé son diagnostic d’infertilité l’empêcher de réaliser son rêve de devenir mère. Elle voulait plus que tout ne pas laisser son enfance la définir et être la meilleure mère du monde. Photographier la césarienne d’Avril était réconfortant.
Une heure avant qu’elle ne rentre en salle d’opération, le chirurgien a dit que je n’avais en fait pas le droit d’entrer, malgré que nous ayons déjà confirmé que oui. Tant Avril que moi étions déçus. Nous avons eu une conversation ouverte et honnête avec le chirurgien, à qui nous sommes tous les deux très reconnaissants d’avoir changé d’avis.
Je pense que nous nous sommes tous connectés autour de l’histoire incroyable d’Avril et de tout le travail qu’elle a accompli pour en arriver là. En fin de compte, on m’a permis d’entrer dans la salle d’opération pour photographier l’arrivée du miracle d’Avril, Virgil. Mon moment et ma photo préférés de cette expérience ont été quand il est arrivé sur terre et que tout le monde dans la pièce a fait une pause.
Il y a vraiment eu un moment de silence impassible dans la pièce pour apprécier l’arrivée de ce miracle de bébé.
Je ne connais que la surface de l’histoire d’Avril et je ne peux qu’imaginer les profondeurs sombres de son âme qu’elle a dû visiter pour surmonter ses traumatismes. Elle m’a appris que nous sommes tous différents des circonstances que la vie nous donne, nous ne devons pas être définis par elles. Vous pouvez tracer votre propre chemin et accomplir n’importe quoi avec amour et persistance.